À LA MÉMOIRE DE JAMES COIGNARD
*15/9 1925 - † 7/3 2008

Avec la main sur la toile
Avec la couleur sur la toile
Avec le rouge du sang contre le bleu foncé
La cigarette dans la bouche
Avec la pensée éloignée
Hors d'aujourd'hui
Vers le rêve et l'énigme de l'abstraction

Coignard
Au table du café
En visite en Suède
Créant un image
Dans des couleurs intenses
Nous sommes près
de la cathédrale de Lund
cette cathédrale grise
qui fait écho de l'histoire

James
Ta mémoire brille toujours
Tes couleurs vivent
avec le pinceau dans la main
avec la cigarette et le sourire
qui agrandit et rend les fossettes visibles

Toutes tes couleurs
s'allument!

Poème de Johan Persson

 

 

Bienvenu à l'exposition qui dure du 18 octobre jusqu'au 15 novembre.

"Il lui suffit de quelques coups de pinceau pour générer tout un univers. James Coignard étire les limites entre le concret et l'abstrait. Il a l'art d'inventer des gammes colorées qui vont du bleu de cobalt au rouge sang. Ses tableaux sont un épicentre esthétique où les lignes, les lettres et les chiffres se mêlent à de puissants amas de couleurs." C'est ainsi que Johan Persson a défini la peinture de l'artiste.
Nous rendons hommage à James Coignard par cette exposition où nous présentons une sélection de ses dernières peintures et gravures au carborundum ainsi que le livre « L'oeuvre gravé de James Coignard » volume VI. Dans cette édition nous avons regroupé la totalité des oeuvres graphiques que James Coignard a réalisées entre juin 2005 et sa disparition, le 7 mars cette année. Il laisse après lui bien des souvenirs chaleureux et un OEuvre important.
James Coignard s'est avant tout exprimé par la peinture et la gravure au carborundum, mais aussi par la sculpture de bronze, de verre et par la céramique. Ses oeuvres ont été montrées dans plus de 400 expositions, la plupart en Europe occidentale et en Scandinavie, mais aussi au Canada et aux États-Unis. Sa première exposition en Suède a eu lieu au Musée de Malmö en 1956. Au début des années 1970 il entame une collaboration avec la Galleri Östermalm à Stockholm, propriété des Editions Sonet, chargées de le représenter en Scandinavie et d'éditer la plupart de ses oeuvres graphiques. En 2003, c'est nous-mêmes, la Galleri GKM Siwert Bergström, qui avons pris la suite comme représentant de James Coignard. Mais nous nous connaissions déjà depuis près de vingt ans, et nous gardons le meilleur souvenir des rencontres que nous avons eues au fil des années.
Nous nous rappelons nos visites à ses ateliers successifs, rue Martel à Paris, à La Boissière-École, et plus tard dans son atelier à Antibes. C'était toujours amusant d'y venir et de voir comment, à l'aide de couleurs et de divers matériaux, il créait ses oeuvres comme par jeu. Nous emportions souvent avec nous un petit dessin ou une gravure dédicacés. C'est ainsi que James Coignard manifestait sa générosité, celle d'un homme amical, discret, modeste et incapable de médire d'autrui.

Nous sommes très heureux de pouvoir continuer à collaborer avec les enfants de James Coignard ; Pascale, David, Emmanuelle et Simon, ainsi qu'avec son assistante et amie Fatima Ashad, pour contribuer à la poursuite et à la survie de son art.
James Coignard était un artiste de premier plan, mais aussi une personne chaleureuse et fidèle, une riche personnalité qui laisse un grand vide après elle - un vide en partie comblé par l'OEuvre laissé par l'artiste.

Merci James.

Thomas & Karl-Johan Bergström

 

Avec quelques coups de pinceau, le peintre James Coignard est apte à engendrer tout un univers. Il étire les limites entre le concret et l’abstrait. Il est expert en l’art de générer des modulations colorées, qui vont du bleu de cobalt au rouge sang, mariant les tons terreux à l’opacité de la nuit. Des peintures qui associent des champs colorés démesurés à des espaces clos.
Ses tableaux constituent un épicentre esthétique où les lignes, les lettres et les chiffres se mêlent à des amalgames colorés.
Les motifs apparents dans ses oeuvres varient à l’infini : tantôt un signe secret porteur de symboles, tantôt l’évocation sensuelle d’un corps féminin. De petits carrés évocateurs d’un petit village, des peintures pariétales représentant des animaux, dignes de provenir des grottes d’Altamira en Espagne, ou de Lascaux en France, lui servent de thème ; ou bien une scène brutale et sanglante de tauromachie.
Ses peintures revêtent un aspect magique : vastes fragments de la voûte céleste, ou bien un simple coup de pinceau, finement ciselé, aiguillant l’œil de l’observateur vers un univers énigmatique et illimité. Paradoxalement, Coignard parvient à fondre en un tout ce qui est palpable et ce qui n’a pas de nom. Il oppose le clair à l’obscur, le rugueux à la lumière aveuglante.
Depuis ses premières années, on observe dans beaucoup de ses œuvres un appétit de vivre indomptable, un infatigable besoin de peindre ce qui touche à nos sentiments les plus intimes, ainsi que les paysages qui nous environnent. D’autres oeuvres expriment une atmosphère d’autant plus mélancolique, représentée sur un arrière-plan lugubre. L’aptitude à tracer des lignes symétriques sur un fond chaotique et irrationnel caractérise le monde mental de Coignard.
Un grand nombre de ses peintures opposent des couleurs saturées à une gamme de gris presque oblitérés. La vie opposée à la mort. Tel est le contenu de sa figuration. Il s’agit d’un mouvement en spirale ininterrompu, peuplé de figures humaines, de représentations d’animaux et d’êtres imaginaires.
James Coignard est né à Tours en 1925. À l’âge de trois ans, il a emménagé à Paris avec ses parents. Dès ses plus jeunes années, il a fait preuve d’un incoercible besoin de dessiner et de peindre.
En 1948, âgé de 23 ans, il a décidé d’être artiste et est entré à l’École des Arts Déco de Nice. L’année suivante, en association avec son collègue Marchand des Raux, il participait à une exposition collective au Musée de l’lle-de-France, à Saint-Jean Cap Ferrat. C’est à cette occasion qu’il a fait connaissance avec l’artiste légendaire Henri Matisse et subi son influence, avant de voler de ses propres ailes. Il ne lui a pas fallu longtemps pour ouvrir les yeux à l’art de peindre des novateurs, Georges Braque et Marc Chagall.
Vers la fin des années 1950, son entrée en contact avec plusieurs peintres espagnols a été décisive pour son développement artistique ultérieur. Il a été particulièrement sensible à certaines peintures, sculptures et fresques catalanes.
James Coignard a eu sa première exposition personnelle à Paris, en 1960.
Depuis cette date, il a exposé dans diverses galeries et musées. Il est amplement représenté à la fois dans des collections privées et dans des expositions publiques, notamment au Musée Guggenheim de New York et au Musée des Beaux-Arts de San Francisco, aux États-Unis.
Vers la fin des années 1960, Coignard a réalisé ses premières estampes à l’aide de la technique de gravure au carborundum. Durant cette décennie, il a commencé à exécuter des sculptures en bronze et en verre, qu’il a poursuivies conjointement à sa peinture et à son œuvre gravé.
James Coignard a son point d’attache en France méditerranéenne, avec un atelier à Antibes et un domicile à Cannes.
Les peintures et l’œuvre gravé de James Coignard sont une aventure esthétique. Un jeu plastique dans lequel l’aspect destructif et fataliste est compensé par la spontanéité des émotions.

Johan Persson

 

 

www.jamescoignard.net

Stora Nygatan 30, SE-211 37 Malmö
Phone +46(0)40-611 99 11, Fax +46(0)40-611 85 45
office@gkm.se